Finir À l’Enverre, ami miroir et des rochers

La suite et fin du journal de résidence de création au Sea Shack, pour travailler sur À l’Enverre.
(avec une publication un mois plus tard dans les maritimes)
L’ami miroir, des rochers, trop d’expressions pour une seule case, une plante et un chat en mie-de-pain.

(Pour ceux qui veulent lire avant le début de la résidence, c’est ici)

11 avril – Ami Miroir

Aujourd’hui, j’ai réussi à travailler en après-midi (INCROYABLE)
(plutôt que réussir à commencer juste à 20h (et finir à pas d’heures), comme tous les autres jours en résidence)
Pourquoi changer aujourd’hui ? Parce que j’avais besoin de prendre de l’avance, car j’ai un truc de prévu en soirée.

Savez-vous comment j’ai réussi ?
Avec le truc de l’AMI-MIROIR !
(body mirror, en inglés)

J’vous en ai déjà parlé, l’an passé, mais ça vaut la peine d’en reparler.

Il s’agit de donner un rendez-vous, en ligne (ou en personne) à quelqu’un d’autre qui a de quoi à faire, qu’il arrête pas de procrastiner. Tu te dis ton objectif pour la prochaine heure (ou une autre temporalité choisie) et après, tu travailles focus là-dessus pendant le temps donné.

C’est comme si t’avais un genre un patron, qui va savoir à la fin, si t’as atteint tes objectifs.
Ça aide aussi à se donner un petit rush d’échéancier serré qu’il est dur d’imiter, sinon.

Le gros point négatif, c’est que c’est pas écolo, parce que c’est en streaming (quand c’est en ligne).
Mais j’pense que si on abuse pas, c’est pas pire qu’écouter des séries :P

C’EST LE MEILLEUR TRUC (pour moi) ANTI-PROCRASTINATION
(et d’hyper-focus)
(sur la BONNE affaire)

Écouter une playlist entrainante (ou un balado que j’aime) dans des écouteurs m’aide aussi, mais ça, c’est plus engageant.
J’en parle de façon plus détaillé et peut-être plus claire ici, si jamais.

Alors comme c’est magique, comme truc, j’ai réussi !
J’ai fait mes 2 pages (moins une case)
Et c’est aussi ici que je fini ENFIN les pages à milles personnages par case.
Je recommence à respirer, me détendre.
La fin du livre va être plus zen.

11 avril – Tête de roche

Je suis sortie de ma grotte.
Pour aller au lancement de l’album Casa, de Luan Larobina, à la Pointe Sec
Ça faisait quasiment une semaine que j’avais pas vu d’humains.
Et j’étais pas prête pour vivre autant d’émotions.

Cette artiste (Luan) et Char, qui faisait la première partie, étaient magnifiques, touchantes, talentueuses et incroyables. J’ai eu le poil des bras dressé pendant 2 heures et toute la sensibilité sur le bord d’imploser de beauté.

Et je suis revenue avec une belle migraine de social et d’intensité.

J’ai réussi à gribouiller ça pareil, en soupant à minuit, trop habitée par les motifs des roches de la Haute-Gaspésie.

12 avril – Rochers

Je suis allée !
(ENFIN)
Dessiner des rochers.
EN VRAI.

Mais iiiii
C’était humide et plus froid que je pensais.
Et j’ai pas dessiné les motifs que je pensais, mais ouhhh c’était vraiment cool.
(à part les mains gelées)

J’ai choisi ce petit massif pointu.

Magnifiquement éclairé et contrasté par le coucher de soleil imminent.
(Ça a ajouté un petit stress de vitesse, car je pouvais perdre la lumière d’une seconde à l’autre)

Je pense pas réussir, mais j’aimerais retourner, tous les jours, dessiner pleins d’autres motifs de roche.
Les lignes sont tellement fascinantes.

J’avais amené touuuut un attirail de teintes de gris, du genre gênant à prendre en photo ahah
Mais bon, finalement, j’en avais juste eu besoin d’une :P
(J’en ai pris 2 pour le dessin, mais c’était pas nécessaire, j’aurais pu le faire facilement juste en 3 couleurs, avec 1 gris (le paint stick), le crayon de plomb et le Neocolor II Jaune-orange)

14 avril – Expressions

J’AI PRESQUE FINI.
Ça m’a fait du bien de quitter les pages complexes, pleines de personnages.
Non seulement j’étais pas tannée/fatiguée, après 2 pages, mais en plus, j’avais envie de continuer.
Donc il ne me reste plus qu’une page + 1 case à faire.
iiiiiii
(J’aime ça quand y’a autant de jaune sur ma feuille)

Mais des fois, je m’énerve, je me tape sur les nerfs.
Je dessine et si c’est pas exactement l’expression que je veux, l’expression juste, pour rendre ce que je veux rendre dans ma case, je recommence.
et recommence
et recommence.

Après, je dois recoller, sur l’ordinateur.
C’est long.
Mais pire, après je dois CHOISIR laquelle est la mieux.
Et faire des choix, c’est pas ma plus grande force.

Parce que sur le coup, je suis pas contente de la première, ni les autres.
Mais avec un mini-recul, finalement, c’était ben correct :P arrf

Des fois, je suis assez wise pour me dire :
« Attends à demain, voir si ça te dérange encore »
Et souvent, ça me dérange pas. Je comprends même plus ce qui me dérangeait.
Et je sauve ben du temps et du taponnage.

Mais j’peux pas dire que je suis wise assez souvent encore.

14 avril – Fin

#NaPoMo 14 avril

Écrire le mot fin
2 jours plus tôt que prévu

Naviguer entre soulagement
d’achever bientôt un projet
commencé il y a longtemps

et la surprise
de constater que
mon vocabulaire
peut aussi contenir
« j’ai de l’avance »

Mais bon,
c’est pas parce qu’on écrit le mot
que c’est fini

J’ai encore le temps
de me reprendre
et d’être en retard

15 avril – Mie-de-pain

C’est bizarre, une journée de lousse, en résidence.
Je suis pas habituée de finir lousse.
Je suis habituée de finir juste sur la fesse.

Je tourne un peu en rond, déstabilisée.
Puis j’en profite pour travailler tout de suite sur les modifications, refaire les cases et les pages que j’aime moins.
J’ai encore du temps.
Un peu de comptabilité (haha)
Et aussi me reposer (hein, tsé)

J’ai un gomme mie-de-pain (une gomme à effacer molle, qui ressemble un peu à de la gomette, mais en moins collant).
J’ai jamais trop compris comment vraiment effacer avec, mais ça me sert à enlever les p’tites rognures d’effaçage sur mon dessin.
Parce qu’en les balayant de la main, genre le réflexe de base, ça peut être TRÈS dangereux sur le dessin et tout étendre les couleurs et les lignes d’un beau dessin fini.
Et souffler dessus, ça peut être surprenament baveux aussi ahah

Donc à la place, je taponne doucement avec la gomme mie-de-pain.

Et à chaque résidence, sans trop m’en rendre compte, en gossant la boule avec mes doigts, je finis toujours par me modeler un petit ami.

Cette fois, c’est un chat.

(J’espère qu’il se détruira pas trop dans le voyage de retour à la maison, parce que je l’aime déjà d’amour)

16 avril – Avant de rammasser

C’est vraiment fini.

Maintenant, faut que je ramasse l’atelier …
Que je remette tout en boîtes.

Ça me tente pas.
De tout ranger.


Tiens, j’pourrais dessiner la plante, avant.
Celle toujours penchée sur mes dessins, qui m’accompagne en résidence.

En commençant par la forme du rideaux,
avec un gros aplat de brun-rouge, avec un (trop) gros paintstick.

Puis en traçant la plante, avec 2-3 teintes de verts-turquoise, pour jouer avec les lignes, les formes, les pleins, les vides.

Et en ajoutant les pots de crayons, le matériel sur le bureau, les détails du rideau, avec un p’tit punch de couleur jaune.

En couleurs restreintes, avec des Neocolor II et un Paintstick (bâtonnet peinture tempera)

Et voilà :)
Je sais pas si je l’aime tant, mais c’est un beau souvenir de la résidence.

Et c’est ici que j’ai failli arrêter.

Faque j’étais rendue là, avant de quitter la résidence.
Il y a plus d’un mois.

Je suis revenue.
Je me suis écroulée.
J’ai été prise dans un tourbillon d’ateliers scolaires et de salon du livre.
Je peine un peu à reprendre le dessus.
Sur l’énergie, la motivation.

J’attendais de préparer les autres jours (prendre les photos et tout le tralala), pour faire ma publication de blog.
Pis c’est pas arrivé.
Et là … Ayayaye.
Plus d’un mois depuis le dernier billet de blog.
Plus j’attends, plus la tâche augmente.
Et plus j’abandonne.

Alors j’vais finir et publier ce billet, commencé il y a plus de 30 jours et on verra après si j’ai la motivation de faire les 30 jours entre les deux ou non ;)

Les NaPoMo

Les Napomo quoi ?
C’est le mois National de la poésie.
National poetry month
#NaPoMo
1 poème par jour en avril.

Et les partager sur les réseaux sociaux.
Pour ajouter du beau, à travers tout le reste.

Voici ceux partagés sur facebook, entre le 12 et le 25 avril :)

#NaPoMo 12 avril

Il n’aura fallu
que 2 jours de soleil chaud
pour faire fuir la neige
et mes espoirs de ski

Au travers les roches « dos de phoque gris »
contraste rose
un gros rocher « robe à paillette marbrée »

Je voudrais habiter
toutes les Gaspésie en même temps


#NaPoMo 13 avril

En résidence de création
Je travaille de nuit
J’y peux rien, je suis faite comme ça

Ça intrigue les chats avoisinants
Ils sont curieux
ils se passent le mot

C’est le 3e
en 3 nuits
que je surprends
à écornifler
par la porte vitrée

Je ne sais pas s’ils y sont depuis longtemps
Mais dès que nos regards se croisent
Ils disparaissent automatiquement.

Je suis hermite
animal nocturne
et télé-réalité


#NaPoMo 15 avril

Une écorce de bouleau
roulée
et accrochée
à une épinette

Comme un cadeau
un message à cueillir

J’ai sauté
l’ai agrippé
déroulée, toute excitée

Mais c’était vide

Juste une écorce de bouleau
Qui a dû s’envoler
et arrêter sa course là

L’écorce est re-roulée
ré-accrochée

Mais elle n’est plus vide

J’ai ajouté un message dedans
Excitée comme une enfant
qui jette une bouteille à la mer

Qui sait,
C’est peut-être toi qui le trouvera ?


#NaPoMo 16 avril

je tourne
et je tourne
et je tourne
sur moi-même

tout au long de la nuit

dans le sens contraire
de la rotation de la terre

Je tourne
et je tourne
et je tourne
sur moi-même

d’un quart de tour
à la fois

à chaque éveil

Je suis le méchoui
de l’insomnie


#NaPoMo 17 avril

La résidence est finie
sur le retour, l’auto tangue
de gauche à droite
je vais pourtant droit devant

Les moutons, sur l’eau
m’expliquent pourquoi

Les montagnes en imposent
Le paysage est sublime
je me laisse toujours surprendre
même après tant de passage

mais je ne suis pas dupe
je sais que derrière,
À Pabos, à Mont-Louis
et dans toutes les terres de la Gaspésie
ils rasent tout
même les montagnes

Rien n’arrêtent les scieries
en quête de toujours plus de bois

Même pas les demandes de moratoire
ou d’aires protégées
demandées pourtant par les villes

Les MRC refusent
Le provincial  recule
Les élus les plus mous
mettent des bâtons dans les roues
à ceux qui se tiennent debout

Ils n’en ont rien à faire
des écosystèmes
des espèces en danger
des rivières turquoises brunies et sédimentées

On est impuissants
contre ces monstres gourmands
qui brandissent contrats
et promesses d’emplois

Notre nature est à vendre au plus offrant
Nos rivières sont à saccager aux plus puissants
Nos forêt sont à piller aux plus convaincants

Ça sert à quoi l’argent
quand après, y’a pu rien ?

Quand y’aura plus de rivière,
où pêcher, où se baigner
Quand y’aura plus de forêt,
où skier, se promener
Quand y’aura plus de nature
où se guérir, où s’apaiser.

Ils coupent
et coupent encore
et quand y’aura plus rien à couper
Ils vont aller ailleurs

et vont nous vendre
des belles bûches écologiques

Les montagnes sont magnifiques
Mon auto tanguent de gauche à droite

Et les anses pleurent


#NaPoMo 18 avril

la neige qui défonce
le matin, le chant du merle
fermer les yeux

sortir sans foulard
et ne pas le remarquer
penser au jardin

le premier chien-dent
dans un sol encore gelé
ouvrir le manteau


#NaPoMo 19 avril

Journée de pluie
et d’atterrissage

Journée de siestes
et de grasse matinée

Journée de divan
et d’accords diminués

Journée de couverte
et de ukulélé

Journée de repos
et de cerveau à off

Journée de rien
et de colleux couchés

Journée immobile
et de temps à gaspiller

Journée parfaitement inutile
comme si j’étais un chat


#NaPoMo 20 avril

Vas-y, amuses-toi bien
on f’ra nos gammes demain

je vais t’attendre collée
sur les enfants, scotchés
au film qu’on va écouter
pendant qu’tu vas surfer ♫


#NaPoMo 22 avril
(À propos du micro-ouvert)

En bas chez nous, 
à chaque mois
y s’passe de quoi de vraiment beau

Toute une communauté
rassemblée
qui s’réunit
autour d’la culture, la musique, la poésie

Une grande famille,
contente de se retrouver
s’écouter, se découvrir
se soutenir
se nourrir

Tu devrais venir,
toi aussi

Tu vas voir,
c’est beau
quelqu’un qui prends toute son courage
pis qui va au micro

Des gens de tous les âges
tous les styles 
tous les horizons
Éclectique, surprenant
pis ça touche ben profond en dedans

Que t’aies envie de chanter
de jouer d’la musique
seul ou avec ton band
d’incarner une pièce 
ou un conte
de lire c’que t’a écris
de le déclamer
ou de quoi qui t’as touché

ou de juste écouter
et profiter

y va toujours y avoir de l’accueil
de l’amour, pis de l’ouverture
pour tout le monde
du plus petit au plus expérimenté

Tu devrais venir, toi aussi.
On va t’sortir une chaise

Une communauté comme ça
toute mélangée
c’est beau en tas.


#NaPoMo 23 avril
(écris le 30 mars, le soir, après avoir dessiné le téléphone)

Un téléphone noir
accroché au mur

Un téléphone avec un fil
un fil tirebouchonné
avec lequel jouer,
s’emmêler,
rester pris
et patienter
pendant qu’on compose,
pendant que ça sonne
pendant les conversations

Un téléphone à cadran
comme dans l’temps

Avec les trous,
vis-à-vis des numéros
qu’il faut tourner, avec les doigts
dans le sens des aiguilles d’une montre
jusqu’au bout, pour composer
chaque chiffre
un après l’autre

mais pas tout à fait
parce qui fallait attendre
entre chaque chiffre
que le cadran soit revenu.

tourne 7 clic
tiketiketik

tourne 8 clic
tiketiketike

tourne 2 clic
tike

Encore plus long que texter avec un flip

En haut du cadran
un autre rond
où il est inscrit :
code régional 418
782 – …

Parce que dans l’temps
on avait pas besoin de composer
le code régional, le 418
juste le numéro 782 et les 4 chiffres

Et avant avant
si t’appelais au village,
tu faisais même pas le 782

pis maintenant,
on compose pu rien pantoute
on écrit
on texte
on envoie des messages vocaux, vidéos
en pensant pas trop aux impacts environnementaux

on voudrait surtout pas appeler
et déranger

le téléphone à fil
à cadran
symbole d’un autre temps

où on connectait différemment
plus lentement
mais ça comptait vraiment


#NaPoMo 24 avril

Mais au fait,
C’est quoi, au juste
de la poésie ?

Ça l’air niaiseux
comme ça, comme question
mais pour vrai, j’le sais pas

C’es-tu c’qui monte en toi
c’qui monte en moi
sans qu’on puisse l’expliquer ?

Les petites choses
qu’on remarque
à travers le filtre de notre sensibilité ?

C’est une posture,
une ouverture
à nos perceptions, nos ressentis ?

Notre vision du monde
de c’qui nous entoure
couché sur papier ?

Ou un peu n’importe quoi
qu’on souligne, qu’on remarque
du moment qu’ça nous touche vraiment ?

C’es-tu juste c’qui s’passe dans nos têtes
en continu, en d’dans
quand on s’ouvre au dehors ?

Et pour toi,

c’est quoi au juste,
de la poésie ?

(Tu peux me répondre en commentaire, j’aimerais ça lire ta définition)


#NaPoMo 25 avril

Lui ramasser son linge
des 4 derniers jours
laissé à la traîne
sur l’plancher d’la salle de bain

Les lui ramener et trouver
les serviettes
des 4 derniers jours
empilées les unes aux autres
sur l’plancher d’sa chambre à coucher

Rien de se perds
rien ne se créé


Comme exercice créatif de la semaine,
je t’invite à aller écrire dans la nature, comme l’exercice que je vous avais proposé, il y a quelque temps :)
Écrire dans la nature

Plus d’exercices

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